mercredi 6 novembre 2013

Technique


L. H. Presse à gravure. Héliogravure. 2001. 14x21 cm


DESCRIPTION
La matrice d’une héliogravure se réalise moyennant le transfert, sur une plaque de cuivre, de la couche de gélatine d’une feuille de papier charbon exposée à la lumière au-dessous d’un cliché positif. Après avoir éliminé à l’eau chaude la gélatine non endurcie par la lumière, il restera sur la plaque un relief de gélatine –la réserve– où on pourra voir le négatif de l’image ; dans ce relief les zones les plus minces se correspondent avec les tons les plus obscurs du cliché. Une fois que la gélatine s’est séchée, on protège les bords et le verso de la plaque et on fait la morsure dans le perchlorure. Le mordant pénètre dans la gélatine, en la gonflant, et il atteint la surface du métal graduellement : d’abord dans ces zones-là où la couche est plus mince et après dans celles-là où elle est plus épaisse. De cette façon on produit différents temps de morsure et, en conséquence, des creux de différentes profondeurs dans le cuivre, ce qui se traduira dans les différents tons de l’estampe. L’encrage et l’impression se font à la main selon les processus habituels de la gravure chalcographique. 

CONNAISSANCES PRÉALABLES
Pour la pratique de l’héliogravure, en plus des techniques habituelles de la photographie, on doit connaître d’autres techniques propres du procédé au charbon : la préparation des solutions de dichromate, les méthodes de sensibilisation, l’exposition et le transfert du papier charbon. Il faut aussi se familiariser avec les opérations propres de la gravure chalcographique, comme la préparation des plaques, le grainage, la préparation et l’utilisation du perchlorure ; et avec celles de l’impression, la préparation de la presse à gravure, le choix des feutres, la préparation des papiers, des encres, etc. L’image finale dépendra de l’utilisation cohérente de tous ces éléments. La théorie et la pratique du système des zones fournit une excellente base pour la maîtrise du procédé.

Pour le reste, l’héliogravure est une technique purement photographique et, comme quelqu’une d’autre, elle exige préalablement le calibrage du propre système : appareil photo, objectifs, exposimètre, pellicules, révélateurs, imprimantes, densitomètre, etc. Enfin, elle exige aussi la coordination maximale des actions pour l’obtention de l’image désirée. 

DIFFICULTÉS
Bien que le procédé soit simple, sa pratique présente certaines difficultés : les conditions atmosphériques –température et humidité– affectent le comportement des gélatines et altèrent les résultats ; les clichés doivent avoir des intervalles de densité que chaque pratiquant doit établir en fonction de son système ; la sensibilisation du papier charbon peut être complexe ; l’exposition, transfert et développement des réserves peuvent présenter des problèmes qui des fois sont exaspérants. Il est donc nécessaire d’étudier en profondeur les matériaux, les variables qui déterminent leur comportement et la façon dont ils affectent le ton d’image. Avec la pratique on arrivera à dominer les diverses opérations et on pourra obtenir des réserves consistantes. Grâce à cela, il sera possible de planifier correctement les morsures : leur durée, la concentration et la séquence des bains, en réduisant les probabilités d’erreur à cette phase décisive du processus. De cette façon on pourra compenser au moment de l’impression les éventuelles petites différences de morsure entre les plaques et on pourra réaliser des séries de tonalité homogène.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire