La matrice d’une
héliogravure se réalise moyennant le transfert, sur une plaque de cuivre, de la
couche de gélatine d’une feuille de papier charbon exposée à la
lumière au-dessous d’un cliché positif. Après avoir éliminé à l’eau chaude
la gélatine non endurcie par la lumière, il restera sur la plaque un relief de
gélatine –la réserve– où on pourra
voir le négatif de l’image ; dans ce relief les zones les plus minces se
correspondent avec les tons les plus obscurs du cliché. Une fois que la
gélatine s’est séchée, on protège les bords et le verso de la plaque et on fait
la morsure dans le perchlorure.
Le mordant pénètre dans la gélatine, en la gonflant, et il atteint la surface
du métal graduellement : d’abord dans ces zones-là où la couche est plus
mince et après dans celles-là où elle est plus épaisse. De cette façon on
produit différents temps de morsure et, en conséquence, des creux de différentes
profondeurs dans le cuivre, ce qui se traduira dans les différents tons de
l’estampe. L’encrage et l’impression se font à la main selon les processus
habituels de la gravure chalcographique.
CONNAISSANCES PRÉALABLES
Pour la pratique de l’héliogravure, en plus
des techniques habituelles de la photographie, on doit connaître d’autres techniques
propres du procédé au charbon : la préparation des solutions de
dichromate, les méthodes de sensibilisation, l’exposition et le transfert du
papier charbon. Il faut aussi se
familiariser avec les opérations propres de la gravure chalcographique, comme la
préparation des plaques, le grainage, la préparation et l’utilisation du
perchlorure ; et avec celles de l’impression, la préparation de la presse
à gravure, le choix des feutres, la préparation des papiers, des encres, etc. L’image
finale dépendra de l’utilisation cohérente de tous ces éléments. La théorie et
la pratique du système des zones fournit une excellente base pour la maîtrise
du procédé.
Pour le reste,
l’héliogravure est une technique purement photographique et, comme quelqu’une
d’autre, elle exige préalablement le calibrage du propre système :
appareil photo, objectifs, exposimètre, pellicules, révélateurs, imprimantes,
densitomètre, etc. Enfin, elle exige aussi la coordination maximale des
actions pour l’obtention de l’image désirée.
DIFFICULTÉS
Bien que le procédé soit simple, sa pratique
présente certaines difficultés : les conditions atmosphériques –température
et humidité– affectent le comportement des gélatines et altèrent les
résultats ; les clichés doivent avoir des intervalles de densité que chaque
pratiquant doit établir en fonction de son système ; la sensibilisation du
papier charbon peut être complexe ; l’exposition, transfert et
développement des réserves peuvent présenter des problèmes qui des fois sont
exaspérants. Il est donc nécessaire d’étudier en profondeur les matériaux, les
variables qui déterminent leur comportement et la façon dont ils affectent le
ton d’image. Avec la pratique on arrivera à dominer les diverses opérations et
on pourra obtenir des réserves consistantes. Grâce à cela, il sera possible de planifier
correctement les morsures : leur durée, la concentration et la séquence
des bains, en réduisant les probabilités d’erreur à cette phase décisive du
processus. De cette façon on pourra compenser au moment de l’impression les éventuelles
petites différences de morsure entre les plaques et on pourra réaliser des séries
de tonalité homogène.
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